Point d’arbitrage

dimanche 17 juin 2007, par Michel Bédos

Vos commentaires

  • Le 17 juin 2007 à 15:49, par Michel Bédos En réponse à : Point d’arbitrage

    Au cours du dernier championnat de Midi-Pyrénées "jeunes", j’ai averti un enfant , qui avait stoppé sa pendule en croyant qu’il avait administré le mat, que cela pouvait équivaloir à un abandon de sa part ...si l’arbitre se montrait rigoureux.
    A la fin de la partie , Andréas m’a soutenu que cette règle n’existait pas....
    N’étant pas très au fait des subtilités arbitrales les plus récentes, je n’ai pas soutenu ma position ; or, en parcourant un article de Yasser Seirawan (sur l’excellent site Chess Café) , grand-maître, président (ou ex-président) de la Fédération Américaine d’échecs, je suis tombé sur le paragraphe suivant :

    After the game, chief arbiter Carlos Falcon confided that he had been put in an awkward situation. What if my opponent claimed a win because I stopped the clock ? Chief arbiters are there to enforce the rules and my action, though natural, was

    illegal

    . I’ve played in so many open tournaments without arbiters around that stopping the clock after a flag has fallen is second nature. According to the FIDE rules,

    stopping the clock without permission is a legal way of resignation !

    Players be warned !

    Qu’en pensent les arbitres confirmés ?

  • Le 17 juin 2007 à 21:04, par Philippe Rich

    J’ai une anecdote personnelle qui va dans ton sens (sans haine contre le CEIT hein Andréas !  😉 ).
    Dans les années 80, j’avais une partie difficile (2p pour une pièce) contre un joueur de l’époque (Fourer si mes souvenirs sont bons). J’avais un peu de jeu pour le matériel mais c’était vraiment tendu ... et mon adversaire tombe au 39° !
    J’arrête la pendule et j’appelle l’arbitre, hum... mon adversaire pense qu’il a joué ses 40 coups... L’arbitre me dit : ’tu n’aurais pas dû arréter la pendule, on va recompter et si ton adversaire a fait 40 coups, peut-être que tu auras partie perdue ...".
    On a recompté, je n’étais pas fier ... heureusement c’était bien 39 et pas 40, ouf !
    Depuis, je n’arrête plus jamais la pendule, même quand mon adversaire abandonne, on ne sait jamais !

  • Le 17 juin 2007 à 21:49, par Laurent Casella

    On n’a le droit de stopper la pendule, si la partie n’est pas finie (mat, nulle, abandon...) que pour appeler l’arbitre (6.13 et plus précisemment le petit b).

    Est-ce que ça équivaut à un abandon, et quelle sanction risque-t-on ?
    Langue au chat  😛

    Par contre, sur l’anecdote de Philippe, je suis très surpris.
    Il constate que le drapeau est tombé, et qu’il faut vérifier si tous les coups ont été joués (article 6.9 , puis 6.3 puis 6.2a).
    Il arrête la pendule (en pause j’espère, pas on/off 😛 ), et appelle l’arbitre (6.13 b).

    Ca me semble parfaitement normal... Non ?

  • Le 18 juin 2007 à 16:12, par Andreas Van Elst

    L’anecdote de Philippe se place dans les années 80, et à l’époque effectivement l’arrêt de la pendule était consideré comme abandon (en gros, il n’y avait que l’arbitre qui avait le droit de l’arreter). Puis, le congrès de la FIDE de 1996 à Erevan a décidé des nouvelles règles qui sont entrées en vigueur le 1er juillet 1997. Depuis, un joueur a le droit d’arreter la pendule pour chercher l’assistance de l’arbitre. Apparement Seirawan a appris les règles avant cette date 😛.

    Pour revenir au post initial : qu’est-ce qui s’est passé ? Un joueur pensait d’avoir fait mat, puis il arrête la pendule et appelle l’arbitre. A mon avis tout à fait on accord avec les règles : il cherche l’assistance de l’arbitre pour vérifier qu’il y a mat.

    Comme lolo a expliqué, les règles disent clairement qu’un joueur n’a le droit d’arrêter la pendule QUE pour chercher l’assistance de l’arbitre, dans le cas contraire l’arbitre PEUT sanctionner (ça pourrait être un simple avertissement, mais peut théoriquement aller jusqu’à l’expulsion du tournoi). Personnellement, quand j’arbitre, je sanctionne aussi peu que possible tant que le joueur est de bonne foi. Le rôle de l’arbitre est surtout pédagogique est il devrait resoudre des problèmes et ne pas en créer. Donc, sauf quand j’ai l’impression que le joueur arrête la pendule de mauvaise foi (sous un prétexte bidon pour ne pas tomber et pouvoir réflechir pendant que l’arbitre arrive par exemple), je ne sanctionnerais pas. Et dans l’espèce, comme j’ai expliqué, l’arrêt de la pendule était même justifiée.

    Et en AUCUN cas l’arrêt de la pendule n’entraîne automatiquement la perte de la partie.

  • Le 18 juin 2007 à 19:05, par Christian Condeminas

    Andreas van Elst

    Et en AUCUN cas l’arrêt de la pendule n’entraîne automatiquement la perte de la partie.

    Une fois n’est pas coutume en arbitrage, cela paraît assez logique. Merci Andréas. Etonnant qu’il en ait été autrement avant 1996 :o

    Comment faisait donc le joueur à qui il restait peu de temps pour appeler et ramener l’arbitre à sa table ? Et si le drapeau tombait entre temps ?  😛

  • Le 18 juin 2007 à 20:17, par Jacques Bouthier

    [quote="Le Compte des Mines"]

    Comment faisait donc le joueur à qui il restait peu de temps pour appeler et ramener l’arbitre à sa table ?

    Ben il était mal ...

    Et si le drapeau tombait entre temps ?  😛

    Et la il paumait !!  😛

  • Le 18 juin 2007 à 20:56, par Patrice Oriot

    Andréas a tout à fait raison et pour complèter sa réponse, je m’aiderai comme Lolo du Livre de l’Arbitre :

    Article 6.13 d)

    Si un joueur arrête la pendule pour chercher l’assistance de l’arbitre, l’arbitre déterminera si cet arrêt de la pendule est justifié. S’il est évident que le joueur n’a pas de raison valable d’arrêter les pendules, le joueur sera pénalisé selon l’article 13.4

    Article 13.4
    .1L’arbitre peut donner une ou plusieurs des pénalités suivantes :

    )a un avertissement, ou )b l’augmentation du temps restant de l’adversaire, ou )c la diminution du temps du joueur incriminé, ou )d déclarer la partie perdue, ou )e diminuer les points marqués dans une partie par le joueur incriminé )f augmenter les points marqués par l’adversaire jusqu’au maximum prévu pour cette partie )g l’expulsion de la manifestation.

    Bien évidemment, comme le souligne Andréas, la "sanction" dépendra du contexte.

    Dominique, j’ai juste  😉